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Soutenance de thèse de Nicolas Andlauer

Publié le 12 janvier 2018 Mis à jour le 29 janvier 2018
le 3 février 2018
à 13h30

Conservatoire à Rayonnement Régional de Toulouse
17 rue Larrey - 31000 Toulouse
Salle Matisse

La théorie rythmique de Francisco Salinas (De Musica Libri Septem, 1577) et sa réception française jusqu’en 1640

Membres du Jury :
  • Philippe Canguilhem, professeur, Université Toulouse Jean Jaurès
  • Nathalie Dauvois, professeur, Université Paris 3 Sorbonne
  • Alvaro Torrente, professeur, Université Complutense de Madrid
  • Brigitte Van Wymeersch, professeur, Université de Louvain
  • Philippe Vendrix, directeur de recherche, Université Tours François Rabelais


Résumé :
Le traité de rythmique de Francisco Salinas, seconde partie de son De Musica Libri Septem de 1577, est révélateur de tendances communes à l’ensemble du mouvement humaniste européen du XVIe siècle. En restituant une modélisation « à l’antique » du rythme musical, Salinas prétend résoudre les contradictions du système mensural en vigueur, dans l’économie des agencements de durées sonores organisées par une battue proportionnelle, et suit un impératif de simplification qui concerne également les autres sciences du nombre. Cette entreprise de recadrage épistémologique se double d’une valorisation esthétique de la simplicité du « mètre », en vertu de son pouvoir sur les esprits, et au nom d’objectifs extra-musicaux partagés par tous les courants réformateurs. Le traité sert parallèlement des ambitions pédagogiques et missionnaires, et s’inscrit dans des « politiques du mètre » visant à la maîtrise des outils de contrafacture, comme à la création de « cantiques nouveaux ». Les savoirs-faire dont il promeut l’exercice, et qui culminent dans l’art de faire des vers musicaux et de construire des formes strophiques élaborées, révèlent ses parentés avec les recherches des élites culturelles françaises à la même époque, qui formaient un horizon d’attente particulièrement favorable à ces théories. L’impact du texte de Salinas sur les évolutions des conceptions rythmiques entre la Renaissance et l’âge Baroque affecte aussi bien les typologies que les notations des nouveaux langages musicaux, ainsi que les diverses expressions d’une « crise de la conscience rythmique » apparaissant dans les sources théoriques françaises de 1581 à 1640.