Ces lieux où l'on pense

La pensée a souvent du mal à se former dans des espaces qui lui sont a priori dédiés, comme les théâtres, les universités, les assemblées politiques, les bibliothèques, les musées... Comment réactiver la pensée ? Quelles modalités, conditions et mises en oeuvre  ?

Comment les arts (théâtre, danse, cirque, marionnette, conte, performance, musique) parviennent-ils à nous faire penser ? Quelles esthétiques ? Quelles dramaturgies ? Quels dispositifs spatiaux et quels types de pactes de réception avec le spectateur activent-ils la pensée ? Pense-t-on avant, après, pendant un spectacle ? Et quels types de pensée nous viennent-ils ?

Cette pensée, quelle est-elle ? Qu’appelle-t-on penser ? De quoi la pensée est-elle le nom ? Se niche-t-elle dans le processus, dans la fabrique d’outils pour appréhender le réel – ou est-elle dans le résultat, dans l’idée bien conçue et énoncée clairement ? De plus, la pensée est-elle nécessairement politique ? Si c’est le cas, de quel type de politique s’agit-il ? A contrario, la pensée peut-elle n’être qu’esthétique ? Ou performative ? Pragmatique ? Neutre ? Une pensée de la possibilité ? Une pensée de la capacité ? Une pensée de l’empowerment ?

Par extension, pense-t-on de la même manière lorsque l’on pense (ou pas) dans d’autres lieux comme les musées et les bibliothèques ? Ces lieux produisent-ils une pensée propre ? Quelles sont leur place singulière, en tant que lieux de pensée dans l’espace urbain ? Sont-ils si séparés de la vie quotidienne ? Dévolus au temps de loisir ou de la culture ? Impliquent-ils d’autres modes de perception, d’appréhension et de réflexion spécifiques ? La pensée qui s’y produit relève-t-elle de l’intime ou du collectif ? S’y construit-elle par rapport à des mises en présence de corps ou d’objets ? La pensée est-elle possible au sein des institutions, relais des politiques culturelles, ou ne peut-elle être délivrée que dans des tiers-lieux plus informels où la/le politique peut se tramer ?

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