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Scandale et tabou
Publié le 29 mars 2019 – Mis à jour le 29 mars 2019
le 5 avril 2019
Vendredi 5 avril 2019 de 9h15 à 17h00
Université Toulouse-Jean Jaurès
Maison de la recherche
Amphi F 417
Journée d'étude des doctorants Allph@
Le mot « tabou » a pour origine le mot polynésien « tapu » désignant « ce qui est interdit », mais aussi « ce qui est sacré », deux définitions complémentaires que l'on retrouve dans le sens actuel du substantif masculin. En effet, le tabou peut désigner une « personne, animal, chose qu'il n'est pas permis de toucher parce qu'il·elle est investi·e momentanément ou non d'une puissance sacrée jugée dangereuse ou impure », mais aussi un « interdit d'ordre culturel et/ou religieux qui pèse sur le comportement, le langage, les moeurs. » (CNRTL) En d'autres termes, le mot « tabou » désigne à la fois une entité sur laquelle pèse un interdit et cet interdit lui-même.
Il semble impossible de parler de « tabou » sans être amené à se poser les questions suivantes : d'où vient le tabou ? D'où vient cette notion d'« interdit » ? Les intellectuels sont divisés sur la question : en effet, si certains pensent que le tabou est naturel, d'autres au contraire soutiennent que le tabou est essentiellement culturel, notamment Freud, qui donne une définition intéressante du terme dans son célèbre ouvrage Totem et Tabou (1913) : « La base du tabou est un interdit ancestral, imposé de l'extérieur (par une autorité) et dirigé contre les désirs les plus forts de l'être humain. L'envie de le transgresser subsiste dans son inconscient ». Si la définition donnée par Freud a retenu notre attention, c'est parce qu'elle fait apparaître une notion supplémentaire, donnée comme absolument consubstantielle à celle d'« interdit » : c'est bien sûr celle de « transgression », qui nous permet d'en venir à la notion de « scandale ». En effet, le terme « scandale », qui désigne le « grand retentissement d'un fait ou d'une conduite qui provoque la réprobation, l'indignation, le blâme » ou encore, d'un point de vue religieux, « ce qui est cause de trouble, de perplexité, de rejet ; ce qui incite à pécher » (CNRTL), découle logiquement de la notion de « tabou » : celui qui enfreint les tabous ne peut que provoquer le scandale. De la petite rumeur locale à la grande affaire d’État, le scandale, plus ou moins important, met dans tous les cas directement en péril les fondements culturels, moraux et religieux sur lesquels repose notre société, et son infraction implique une punition pour le coupable.
Le programme de la journée est disponible. Il semble impossible de parler de « tabou » sans être amené à se poser les questions suivantes : d'où vient le tabou ? D'où vient cette notion d'« interdit » ? Les intellectuels sont divisés sur la question : en effet, si certains pensent que le tabou est naturel, d'autres au contraire soutiennent que le tabou est essentiellement culturel, notamment Freud, qui donne une définition intéressante du terme dans son célèbre ouvrage Totem et Tabou (1913) : « La base du tabou est un interdit ancestral, imposé de l'extérieur (par une autorité) et dirigé contre les désirs les plus forts de l'être humain. L'envie de le transgresser subsiste dans son inconscient ». Si la définition donnée par Freud a retenu notre attention, c'est parce qu'elle fait apparaître une notion supplémentaire, donnée comme absolument consubstantielle à celle d'« interdit » : c'est bien sûr celle de « transgression », qui nous permet d'en venir à la notion de « scandale ». En effet, le terme « scandale », qui désigne le « grand retentissement d'un fait ou d'une conduite qui provoque la réprobation, l'indignation, le blâme » ou encore, d'un point de vue religieux, « ce qui est cause de trouble, de perplexité, de rejet ; ce qui incite à pécher » (CNRTL), découle logiquement de la notion de « tabou » : celui qui enfreint les tabous ne peut que provoquer le scandale. De la petite rumeur locale à la grande affaire d’État, le scandale, plus ou moins important, met dans tous les cas directement en péril les fondements culturels, moraux et religieux sur lesquels repose notre société, et son infraction implique une punition pour le coupable.