- Soutenances,
-
Partager cette page
Soutenance de thèse de Camille Khoury
Publié le 21 janvier 2021 – Mis à jour le 26 janvier 2021
le 29 janvier 2021
Visioconférence
Vendredi 29 janvier 2021
A partir de 13h00
Université Toulouse Jean JaurèsA partir de 13h00
Visioconférence
Pratiques scéniques et imaginaires du travestissement dans les arts de la scène en France (1830-1930). Archéologie du travestissement.
Membres du jury :
- Renaud Bret-Vitoz, Professeur, Université Paris 4 Sorbonne
- Florence Fix, Professeure, Université de Rouen
- Olivier Goetz, Maître de conférences, Université de Lorraine
- Hélène Marquié, Professeure, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis
- Muriel Plana, Professeure, Université Toulouse-Jean Jaurès
Résumé :
Ce travail de recherche se propose de reconstituer, analyser et critiquer les pratiques et les représentations du travestissement dans les arts et dans la société, selon une approche interdisciplinaire mêlant histoire du théâtre, histoire culturelle, analyses esthético-politiques, études de genre et études queer. Les études de cas consacrées au travestissement d’actrices (Virginie Déjazet et Sarah Bernhardt), aux personnages travestis dans le roman et le théâtre (Mademoiselle de Maupin de Théophile Gautier, Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas et Gabriel de George Sand), et aux numéros de performeurs travestis au music-hall (Modanel, Bertin, Eltinge et Barbette), permettent de distinguer des pratiques, des esthétiques, des imaginaires du travestissement différents, ainsi que des définitions conceptuelles, des significations politiques et culturelles plurielles qui varient au cours du temps. Après avoir esquissé un paysage des pratiques de travestissement dans les arts de la scène (théâtre, ballet, opéra) aux prises avec les normes qui tentent de circonscrire leurs usages et leur portée politique au XIXe siècle, une progression chronologique nous permet de distinguer deux époques. La première, entre 1830 et 1880, est marquée par une recrudescence du travestissement féminin sur la scène et dans la littérature. Les représentations du travestissement féminin sont, comme toutes les représentations de transgression de classe conformément à l'esthétique romantique, traversées par une profonde dualité entre le collectif et l’individu, entre la norme et l’exception. Sur scène, dans la fiction et dans le théâtre social, le travestissement est strictement normé par des règles esthétiques et politiques qui semblent lui ôter tout potentiel subversif, notamment dans le vaudeville. Néanmoins c'est par le jeu et par la mise en place de stratégies de construction de soi entremêlant personne privée et persona théâtrale que certaines actrices font du travestissement la scène d’une lutte de pouvoir, un contre-dispositif de résistance aux normes de genre et de sexualité. Puis, à l'aune d'une perception de plus en plus moraliste du changement d'apparence, entre 1880 et 1930, le travestissement n’est plus l’apanage d’un individu unique, il est le stigmate d’une identité dite homosexuelle Le travestissement est de plus en plus clairement la métaphore visuelle d’un certain type de déviance sexuelle, nommée à l’époque « inversion » et devient ostensiblement et conjointement l’exhibition d’un corps vu comme monstrueux et un élément central de la culture gay.
Ce travail de recherche se propose de reconstituer, analyser et critiquer les pratiques et les représentations du travestissement dans les arts et dans la société, selon une approche interdisciplinaire mêlant histoire du théâtre, histoire culturelle, analyses esthético-politiques, études de genre et études queer. Les études de cas consacrées au travestissement d’actrices (Virginie Déjazet et Sarah Bernhardt), aux personnages travestis dans le roman et le théâtre (Mademoiselle de Maupin de Théophile Gautier, Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas et Gabriel de George Sand), et aux numéros de performeurs travestis au music-hall (Modanel, Bertin, Eltinge et Barbette), permettent de distinguer des pratiques, des esthétiques, des imaginaires du travestissement différents, ainsi que des définitions conceptuelles, des significations politiques et culturelles plurielles qui varient au cours du temps. Après avoir esquissé un paysage des pratiques de travestissement dans les arts de la scène (théâtre, ballet, opéra) aux prises avec les normes qui tentent de circonscrire leurs usages et leur portée politique au XIXe siècle, une progression chronologique nous permet de distinguer deux époques. La première, entre 1830 et 1880, est marquée par une recrudescence du travestissement féminin sur la scène et dans la littérature. Les représentations du travestissement féminin sont, comme toutes les représentations de transgression de classe conformément à l'esthétique romantique, traversées par une profonde dualité entre le collectif et l’individu, entre la norme et l’exception. Sur scène, dans la fiction et dans le théâtre social, le travestissement est strictement normé par des règles esthétiques et politiques qui semblent lui ôter tout potentiel subversif, notamment dans le vaudeville. Néanmoins c'est par le jeu et par la mise en place de stratégies de construction de soi entremêlant personne privée et persona théâtrale que certaines actrices font du travestissement la scène d’une lutte de pouvoir, un contre-dispositif de résistance aux normes de genre et de sexualité. Puis, à l'aune d'une perception de plus en plus moraliste du changement d'apparence, entre 1880 et 1930, le travestissement n’est plus l’apanage d’un individu unique, il est le stigmate d’une identité dite homosexuelle Le travestissement est de plus en plus clairement la métaphore visuelle d’un certain type de déviance sexuelle, nommée à l’époque « inversion » et devient ostensiblement et conjointement l’exhibition d’un corps vu comme monstrueux et un élément central de la culture gay.