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Soutenance de thèse de Léa Polverini
Publié le 27 novembre 2024 – Mis à jour le 27 novembre 2024
le 6 décembre 2024
Salle de conseil du département des Lettres,
2ème étage du bâtiment du Gai Savoir
à 14h00
Université Toulouse Jean JaurèsSalle de conseil du département des Lettres,
2ème étage du bâtiment du Gai Savoir
Révolte et dérision dans les littératures arabes modernes et contemporaines (R. Boudjedra, D. Chraïbi, A. Cossery, A. Khal, M. Rabie)
Membres du Jury :
Résumé :
Qu’elle s’inscrive dans une épistémologie postcoloniale ou qu’elle soit tributaire des reliquats de l’orientalisme, la réception des littératures arabes modernes et contemporaines reste encore souvent marquée par une surdétermination historique et politique, qui fonde la valeur de ces œuvres sur leur potentiel subversif et leur force révolutionnaire. La présente thèse s’émancipe de cette exhortation à l’engagement en explorant le champ d’une littérature de dérision qui anéantit toute visée politique, sociale ou morale univoque. La dérision prétend briser les dogmes et démontrer le caractère aussi arbitraire que risible des valeurs sur lesquelles les sociétés bâtissent leur légitimité. À l’inverse de la satire qui entend corriger par le rire, la dérision ne se fonde pas en rationalité ni n’aspire à engager un mouvement de réforme : elle appelle une révolte, sans terme et sans visée.
Le corpus présenté couvre une période allant des débuts de la guerre d’indépendance algérienne aux lendemains des révolutions arabes de 2011, et rassemble des romans de langue française et arabe, écrits dans les contextes marocain, algérien, égyptien et saoudien, à travers les œuvres de Rachid Boudjedra, Driss Chraïbi, Albert Cossery, Abduh Khal et Mohammad Rabie. Il permet d’envisager la dérision comme un continuum allant de la bouffonnerie la plus grotesque à l’horreur la plus macabre : si les hérauts de dérision peuvent rire de tout le monde et de toute chose, c’est qu’ils revendiquent une irresponsabilité fondamentale. Cette thèse propose ainsi une relecture de la crise du sens moderne à la lumière d’une désinvolture radicale.
- M. Pierre-Yves Boissau, Professeur des universités, Université Toulouse 2 – Jean Jaurès
- Mme Mounira Chatti, Professeure des universités, Université Paris 8 (Rapporteure)
- Mme Catherine Coquio, Professeure des universités, Université Paris Cité
- Mme Ève de Dampierre-Noiray, Maîtresse de conférences, Université Bordeaux Montaigne
- M. Richard Jacquemond, Professeur des universités, Aix-Marseille Université
- M. Frédéric Lagrange, Professeur des universités, Sorbonne Université
- Mme Émilie Picherot, Maîtresse de conférences HDR, Université de Lille (Rapporteure)
Résumé :
Qu’elle s’inscrive dans une épistémologie postcoloniale ou qu’elle soit tributaire des reliquats de l’orientalisme, la réception des littératures arabes modernes et contemporaines reste encore souvent marquée par une surdétermination historique et politique, qui fonde la valeur de ces œuvres sur leur potentiel subversif et leur force révolutionnaire. La présente thèse s’émancipe de cette exhortation à l’engagement en explorant le champ d’une littérature de dérision qui anéantit toute visée politique, sociale ou morale univoque. La dérision prétend briser les dogmes et démontrer le caractère aussi arbitraire que risible des valeurs sur lesquelles les sociétés bâtissent leur légitimité. À l’inverse de la satire qui entend corriger par le rire, la dérision ne se fonde pas en rationalité ni n’aspire à engager un mouvement de réforme : elle appelle une révolte, sans terme et sans visée.
Le corpus présenté couvre une période allant des débuts de la guerre d’indépendance algérienne aux lendemains des révolutions arabes de 2011, et rassemble des romans de langue française et arabe, écrits dans les contextes marocain, algérien, égyptien et saoudien, à travers les œuvres de Rachid Boudjedra, Driss Chraïbi, Albert Cossery, Abduh Khal et Mohammad Rabie. Il permet d’envisager la dérision comme un continuum allant de la bouffonnerie la plus grotesque à l’horreur la plus macabre : si les hérauts de dérision peuvent rire de tout le monde et de toute chose, c’est qu’ils revendiquent une irresponsabilité fondamentale. Cette thèse propose ainsi une relecture de la crise du sens moderne à la lumière d’une désinvolture radicale.