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Soutenance de thèse de Marisella Pacheco
Publié le 3 novembre 2025 – Mis à jour le 3 novembre 2025
le 7 novembre 2025
Université Toulouse Jean Jaurès
à 14h00
Campus Mirail - Maison de la Recherche - Salle D29Université Toulouse Jean Jaurès
Design d'expérience, l'expérience du design et l'émergence d’un patrimoine sensoriel numérique
Membres du Jury :
- David BIHANIC, Rapporteur, Université Paris I Panthéon-Sorbonne
- Louis-Claude PAQUIN, Rapporteur, Université du Québec à Montréal, École des médias, Faculté de communication
- Jean-Paul FOURMENTRAUX, Examinateur, Centre Norbert Elias (UMR-CNRS 8562) à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
- Patrick BARRES, Directeur de thèse, Université Toulouse II Jean Jaurès
- Delphine TALBOT, Co-directrice de thèse, Université Toulouse II Jean Jaurès
Résumé :
La thèse propose d’interroger et de redéfinir l’expérience utilisateur (UX design*) dans un design numérique investi par le design sensoriel. Elle associe deux terrains de pratiques et d’expériences, l’interface numérique et la performance artistique (pratiques corporelles, expériences culinaires), qui se rencontrent dans des démarches de co-conception, d’opérations de transferts et de production. Les expérimentations menées et les développements obtenus permettent d’innover dans le champ du numérique. Cela constitue un enjeu pour les opérateurs, designers et ingénieurs, à la recherche de méthodologies alternatives aux protocoles institués dans le développement des applications numériques (resserrées sur des approches linéaires et causalistes) et de nouvelles finalités en termes d’usage.
Ce processus de conception, élaboré dans une perspective multimodale, fait émerger un écosystème. L’environnement numérique est problématisé à cet endroit, permettant de reprendre la main sur le poste de travail et de le reconfigurer en termes dialectiques entre une finalité adaptative proposée par le designer et une adoption singulière par l’utilisateur, qui sera à même de greffer différentes dimensions, telles qu’une plasticité éprouvée, un imaginaire construit, et la constitution d’un environnement digital autonome. La notion de patrimoine – voire de matrimoine sensoriel – y est ainsi convoquée, dans une logique d’inscription mémorielle des expériences sensibles vécues.
Dans ce contexte, l’autonomie de l’environnement connecté est envisagée à travers une pensée complexe, située à l’interface entre les flux de données, la sensorialité et la multiplicité des individus. Il s’agit de réinvestir la question de l’expérience du point de vue des usages (plutôt que de l’« utilisateur »), en proposant des scénarios d’interaction ouverts, réflexifs et non linéaires.
Des applications concrètes ont été développées à travers des projets de design numérique intégrant des données transdisciplinaires. Ces expérimentations permettent de positionner la recherche dans un champ disciplinaire hybride, à la croisée du design sensoriel, de la cognition incarnée et des environnements numériques sensibles.
Cette approche prend forme dans un cadre de recherche-création, où les processus de co-conception deviennent structurels. Le médium d’interface est repensé : non plus un simple support graphique ou une fenêtre fonctionnelle, il est investi comme un espace immersif, sensible, propice à la co-construction d’une expérience, à l'émergence d’une sensoplasticité et à l'instauration de nouveaux imaginaires. Ainsi, de nouvelles finalités en termes d’usage émergent, qui intègrent la dimension sensorielle comme levier de transformation des parcours numériques. La thèse propose en ce sens un modèle original pour le design d’expériences incarnées.