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Soutenance de thèse de Thierry Dubau
Publié le 20 juillet 2023 – Mis à jour le 7 septembre 2023
le 22 septembre 2023
Maison de la recherche - salle D29
A partir de 14h00
Université Toulouse Jean JaurèsMaison de la recherche - salle D29
Correspondances entre les œuvres symphoniques de Franz Schubert et celles d'Anton Bruckner
Membres du jury :
- Damien EHRHARDT, Professeur des universités, Université de Reims, Rapporteur
- Marc RIGAUDIERE, Professeur des Universités, Université d'Evry, Rapporteur
- Muriel BOULAN, Maîtresse de conférences, Université Paris-Sorbonne, Examinatrice
- Céline CARENCO, Maîtresse de conférences, Université Lyon II, Examinatrice
- Stefan KEYM, Professeur des Universités, Université de Leipzig, Directeur de thèse
- Julien GARDE, Maître de conférences, Co-directeur de thèse
Résumé des travaux :
Cette thèse se propose d’établir, au moyen d’analyses musicologiques systématiques et approfondies, le lien étroit qui s’esquisse entre les styles symphoniques des compositeurs autrichiens Franz Schubert (1797-1828), surtout reconnu pour son répertoire de lieder et de musique de chambre, et Anton Bruckner (1824-1896), organiste et compositeur de musique sacrée qui a composé « sur le tard » une série de monumentales symphonies. Ces deux styles présentent d’étonnantes similitudes techniques qui ne peuvent s’expliquer ni par une quelconque influence directe de l’aîné sur le cadet, ni par une commune appartenance à un même large « courant » musical austro-allemand post-beethovénien qui renferme par ailleurs une multiplicité d’approches individualisées.
Dans une première grande partie, la Symphonie en ut dite « Grande » de Schubert est analysée en profondeur, de façon inédite dans la musicologie francophone, puis mise en parallèle avec la version primitive de la Symphonie n°3 de Bruckner, écrite 50 ans plus tard. L’analyse pratiquée se veut exhaustive et non « enfermée » dans une technique ou méthode d’analyse préexistante particulière. Pour approfondir cette démarche, une technique d’analyse harmonique originale, s’inscrivant dans le prolongement des théories dites « néo-riemanniennes » est élaborée. Cette technique s’articule selon deux volets complémentaires : d’un côté, une classification inédite des transformations harmoniques, dans la lignée des vecteurs harmoniques de Nicolas Meeùs ; de l’autre, un graphique inédit, qualifié de « Tonnetz polyvalent » permettant de tracer les trajectoires successives de toute progression élaborée s’appuyant sur des accords de septième. Ces nouveaux outils complètent d’autres approches plus traditionnelles (analyses formelles, thématiques, dynamiques, rythmiques…). Une fois dressée une conclusion partielle sur la base de l’ensemble des convergences recensées au cours du rapprochement entre la « Grande » de Schubert et la Troisième de Bruckner, la seconde partie se penche de façon plus ciblée sur des exemples clés puisés dans l’ensemble du corpus, dans une perspective d’approfondissement des conclusions préalablement esquissées.
La multiplicité des exemples abordés (plus de 300 figures ou exemples au total) permet de révéler une approche compositionnelle originale, commune de façon indiscutable à Schubert et à Bruckner. Cette approche, qualifiée en conclusion de « rythmique-harmonique », est développée en réaction à une sorte d’inadéquation entre des éléments thématiques instables et difficiles à développer selon les procédures antérieurement proposées (Haydn, Beethoven) et une structure formelle malgré tout maintenue dans des canons hérités de la période précédente. Le caractère novateur du langage harmonique de ces deux compositeurs a par ailleurs conduit, dans le prolongement de l’instabilité thématique engendrée, à pratiquer une sorte « d’émancipation » du paramètre rythmique à des fins de caractérisation formelle et de rééquilibrage à grande échelle de la périodicité.